Pirates et flibustiers cherchaient à s'emparer de l'or et de l'argent des mines péruviennes et mexicaines, des émeraudes de la Colombie et des perles de la côte vénézuélienne. Ils s'attaquèrent aux villes par où transitaient ces richesses : Veracruz, Panama pour les trésors incas et aztèques ; Campeche pour le butin de Colombie et enfin Maracaibo, Coro et les îles de la côte du Venezuela pour les perles.
Le Venezuela est un pays riche en monuments historiques de la période colombienne, bien que les gouvernements successifs aient favorisé le développement d'un modernisme désordonné. Coro a cependant été sacrée patrimoine mondial par l'Unesco. Petite ville charmante, elle se situe à l'entrée de la péninsule de Paraguaná, une étendue désertique qui sert de halte pour les contrebandiers en provenance du canal de Panama. Coro rivalise avec Cumaná pour le titre de plus ancienne ville espagnole du continent. Les premières expéditions de chercheurs d'or partirent de là. On peut encore voir le chemin qu'ils se pavèrent à travers ce qui fut une épaisse forêt primaire.
Dans l'étrange ville de Maracaibo, pillée et détruite à plusieurs reprises par les flibustiers, l'histoire plane comme un charme à travers les rues aux petites maisons coloniales de toutes les couleurs. Plaquée sous le soleil, elle se situe à l'embouchure du mythique lac de Maracaibo, une des sources de pétrole les plus riches au monde. Le lac est totalement pollué, en raison des décennies d'exploitation pétrolière, un drame pour une ville aussi chaude et qui ne profite même pas de sa richesse. Ici, nous sommes en terre guajiro, ces Indiens redoutables peuplant la péninsule Guajira. Ils transbordent la frontière colombienne et profitent du trafic de drogue et de la contrebande… En d'autres termes : Maracaibo, c'est encore un peu le Far West ! Et vraiment un lieu intrigant.